« Si seulement j’avais su plus tôt ! »

Dans notre rubrique « Si j’avais su ça avant ! », des spécialistes en paternité reviennent sur la manière dont ils sont devenus pères et te révèlent ce qu’ils auraient fait différemment, avec le recul.
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Aujourd'hui : Martin Gessler, responsable des cours de sensibilisation pour les pères et conseiller auprès de männer.ch (*1959)

La soirée pour les pères lors des cours de préparation à la naissance m’a à l’époque été aussi utile que les cours de préparation à l’accouchement donnés par la sage-femme à l’hôpital : c’est-à-dire à rien ! Et je n’ai commencé à comprendre ce que signifie un nourrisson que lorsque nos deux enfants en avaient dépassé l’âge !

Peut-être que la prise de conscience que l’éducation ne va jamais que dans un sens, mais que enfants et parents s’influencent toujours mutuellement, m’aurait aidé.

Je me souviens encore de certains propos de l’époque qui disaient que le passage de la vie de couple à la vie familiale devait durer environ six mois. J’ai bien entendu le message. Mais je n’ai pas voulu le croire et j’ai réussi à le refouler. « Ce que le ventre ne veut pas, la tête ne le laisse pas entrer ».
Je ne pouvais pas non plus m’imaginer que les besoins du bébé allaient bouleverser les rôles de notre couple jusqu’alors égaux.

Ce fut une leçon douloureuse : les besoins du bébé déterminent le quotidien de la famille. L’espace de vie familiale ne peut pas fonctionner autrement. Mais je n’ai cédé ni mes libertés et ni mon autonomie par choix. Car cela m’a aidé à accepter ma situation de vie au lieu de me laisser guider par la colère qui résulterait du fait que la vie à trois ne corresponde pas à mes attentes.

J’ai pris conscience que les nuits à tourner en rond, à moitié endormi, avec le bébé dans les bras ne constituent pas seulement des moments pénibles mais aussi des opportunités pour créer de la proximité et de la confiance ; que changer les couches puantes n’est pas seulement une tâche « de mouise », mais aussi un soin relationnel. Que les bébés n’ont pas seulement besoin de dormir et d’être nourris, mais surtout de bénéficier de personnes de référence fiables. Et que ces personnes de référence ne font pas que de donner des soins mais qu’elles reçoivent aussi beaucoup d’affection et d’intimité en retour. L’attachement à l’autre concerne toutes les personnes concernées.

Comme les mères ont aussi besoin de se ressourcer, au bout de six mois, j’ai passé un week-end seul avec notre fille. Ce week-end-là, je suis devenu père.

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